de et par Germain Meyer
présenté dans le cadre du festival Stand’été05
Quand on est une troupe de théâtre amateur qui, depuis vingt ans, présente régulièrement ses spectacles en faisant appel à des auteurs du répertoire classique ou contemporain; quand on joue pour la première fois dans un lieu qui fête un centenaire et qui a eu, en son temps, la fonction de miroir d’innombrables et prestigieuses créations culturelles; quand on participe à un festival qui veut donner une voix aux artistes de la région aux côtés de grandes productions professionnelles; quand on se retrouve au coeur d’un tel réseau de coïncidences, on se prend à rêver et on se lance un défi: «Pourquoi, cette fois, ne pas nous interroger nous-mêmes sur ce qui nous a faits dans le passé, sur ce qui nous touche et fait vivre aujourd’hui et, donc, sur ce que l’on pourrait envisager d’un futur proche ou lointain?» S’invitent alors les situations et les personnages d’une histoire locale qui prend toute sa valeur à se présenter, sur un mode imaginaire et sensible, devant une communauté rassemblée pour l’occasion. La scène devient un lieu de découverte, un coup d’oeil critique ou amusé, dénonciateur ou complice; une chronique qui fait resurgir une aventure collective. S’élabore peu à peu quelques images d’un univers qui redonne sens à ceux qui l’ont forgé et permet d’en mesurer l’impact à ceux qui en expérimentent aujourd’hui l’héritage. Quatorze comédiens amateurs aux prises avec beaucoup de constructeurs anonymes souvent oubliés, mais qui ont fait de leurs mains la Prévôté de 2005, sans oublier les figures emblématiques ou imaginaires qui nourrissent le théâtre. Quatre périodes de l’histoire filant deux thèmes constants (la machine-outil et la question jurassienne) et musardant entre divers épisodes (la grève des ouvriers du tunnel, une courte dérive fasciste, le délire joyeux des années glorieuses ou le miracle du parachute doré…). Le tout aux sons d’une musique composée pour l’occasion et exécutée sur scène par trois musiciens professionnels. Le fait d’avoir osé cette possibilité d’échange et de présence au travers du temps amènera-t-il le théâtre à donner un peu de sens à ce qui nous vient du futur et à libérer en nous tous, acteurs et spectateurs, l’audace d’exister aujourd’hui, autrement, ici?
Germain Meyer
Distribution: Sylvie Charmillot, Mercia Junod, Dorine Kouyoumdjian, Roubina Kouyoumdjian, Mélanie Plüss, Marie-Claire Thiévent, Patricia Waldmann, Lisa Wirth, Jean-François Bacon, Fabien Charmillot, Didier Jimenez, Charles-André Steiner, Pierre-Alain Steiner, Gilles Strambini
Costumes : Julie Boegli ; éclairages : Jean-Philippe Roy ; régie : Jérôme Ingravallo ; espaces et accessoires : Béatrice Voirol ; construction : Bernard Guillet et Pierre-André Anliker ; F.Garraux et son théâtre : Jean-Marie Droxler ; Carrousel : Elie Grosjean
Musique : création collective Corpus ; Interprétation: Michel Zbinden, Olivier Nussbaum, Julien Monty
